François Dezeuze

Fin des années 1980, François Dezeuze et les Presses du Jardin, alors installés à l’Ecole des Beaux arts de Nîmes, ont mis à la disposition des artistes un atelier d’impression en gravure et d’édition permettant toutes les innovations conceptuelles et techniques inscrites dans les recherches de l’époque. Chercheur obstiné de légèreté, il continue ses explorations audacieuses avec une presse, du papier et de l’encre. Ce qu’il produit ce sont des catastrophes, ces macules honnies par les tâcherons de la presse. Les petites collines d’encres qu’il dépose sur la feuille de papier sont écrasées par le cylindre jusque dans les fibres les plus ténues. On pourrait croire au hasard, mais ce n’est pas si simple, François Dezeuze connaît trop bien sa machine et le papier qu’il y engloutit. Il affine, de tirage en tirage, règle, note, observe ces catastrophes. Il lutte contre cette implacable symétrie inhérente à l’imprimerie, qu’il juge inquiétante, obscène, monstrueuse. Il découpe, fusionne, lie, coupe… Compose formes et couleurs, un peu comme un peintre, par couches, sédiments, sauf que le papier ici assèche et boit tout jusqu’à l’ultime pigment.